La toune d’Hawkesbury

Entre Ottawa pis Montréal,

entre la métropole pis la capitale,

entre des 9 à 5 comme des cercueils,

avec les foremen qui t’ont à l’œil,

entre les papiers du bien-être

pis leur formule mal de tête,

entre la broue d’hier à soir

pis le punch clock à l’abattoir.

 

Hawkesbury, Hawkesbury,

pour des cennes à goût de famine

vend son corps à la C.I.P.

Hawkesbury, Hawkesbury,

le cul moulé dans sa paire de jeans,

se paye sa mort made in U.S.A.

se paye sa mort made in U.S.A.

 

Entre la violence pis le sommeil,

entre la mort lente et l’âcre réveil,

entre le set carré des paies du jeudi

pis la valse à finances du mardi,

entre les rêves d’autoroutes ailées

pis le ciment des bières trinquées,

 

Entre la rue Main pis le pont Perley, 

entre la track noire pis l’Outaouais,

entre la dope comme un somnifère

et la graisse riche des pushers,

entre les gars comme des vues de gangsters,

pis le rocker tranquille autour de la bière,

entre les tatous bien musclés

pis le coup de poing dans le fossé.

 

Hawkesbury, Hawkesbury,

pour des cennes à goût de famine

vend son corps à la C.I.P.

Hawkesbury, Hawkesbury,

le cul moulé dans sa paire de jeans,

se paye sa mort made in U.S.A.

se paye sa mort made in U.S.A.

Référence bibliographique

Brigitte Haentjens et Jean Marc Dalpé, « La toune d'Hawkesbury », Hawkesbury Blues, Sudbury, Prise de parole, 1982. 

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